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Le rôle des intervenants IT/OT

Par Marc-Antoine Boisvert – mars 2024

Avec ce premier blogue sur la série l’Écosystème technologique dans un environnement manufacturier, je veux décrire brièvement les grandes couches de l’architecture technologiques, pour aider à situer les grands composants d’un écosystème standard. Plus particulièrement, je vais expliquer la distinction entre les couches des technologies opérationnelles et des technologies de l’information et je ferai le portrait idéal des différents responsables de l’écosystème technologique.

Technologies opérationnelles (OT)

Les OT englobent tous les systèmes, à la fois logiciels et matériels, qui se concentrent sur le contrôle et l’automatisation des équipements de production. Cela inclut des éléments tels que les capteurs, les actionneurs, les automates programmables (PLC), les robots et les systèmes de contrôle industriel (SCADA, HMI). Leur objectif principal est de maximiser l’efficacité, la productivité et la qualité des produits tout en réduisant les coûts d’exploitation grâce à l’automatisation des tâches à faible valeur ajoutée. Généralement hébergés localement sur un réseau OT hautement sécurisé et isolé de l’extérieur, ces systèmes sont de plus en plus intégrés par les fournisseurs d’équipements de production lors de la livraison. Cependant, ils peuvent nécessiter des ajustements par le client pour une intégration optimale et pour répondre aux besoins spécifiques.

Technologies de l’information (IT)

D’un autre côté, les technologies IT regroupent généralement les systèmes qui facilitent la planification de la production, la gestion de la maintenance, le contrôle des stocks et la traçabilité des produits, la gestion des achats de matières premières, le soutien aux opérations, la gestion de l’entreposage des produits finis, et la surveillance des enjeux environnementaux, de qualité et de santé et sécurité. Ils jouent également un rôle crucial dans la prise de décisions visant à maximiser la productivité. Ces systèmes peuvent être hébergés localement (on-premise), mais ils sont de plus en plus offerts en version infonuagique (SaaS ou software as a service sur un Cloud). Plusieurs grandes organisations sont encore réticentes à prendre ce virage, principalement dû aux coûts de migration et aux enjeux de sécurité des données.

L’importance de l’intégration entre les IT et les OT

Malgré que la frontière entre les IT et les OT n’est pas toujours nettement définie, il est important que les experts des deux domaines collaborent étroitement pour assurer une intégration harmonieuse. Les entreprises qui parviennent à obtenir cette synergie complète entre les deux couches bénéficient d’un retour sur investissement considérablement amélioré. C’est à ce stade que l’on peut véritablement parler d’une stratégie 4.0 ou d’une transformation numérique efficace et réussie. Trop d’organisations opèrent une multitude de systèmes en parallèle sans se soucier de l’uniformité et de la puissance d’une intégration complète. C’est le symptôme d’un manque de collaboration entre les intervenants des différents systèmes et d’une vision systémique de l’écosystème technologique. Une bonne pratique pour corriger ce symptôme est de clarifier les responsables parmi les différents intervenants. Généralement, on s’attend à retrouver les responsables suivants:

  • Le propriétaire de système (business owner) et l’expert système (subject matter expert) : Dans une organisation de taille moyenne, c’est généralement la même personne ou la même équipe qui assume les deux rôles. Ils sont chargés de définir les besoins opérationnels, de maîtriser le fonctionnement des systèmes, ainsi que de former et de soutenir les utilisateurs en ce qui concerne les fonctionnalités. Malheureusement, de nombreuses organisations négligent de clarifier ce rôle crucial et de le confier à des ressources internes compétentes.
  • Le groupe TI :  Ce sont les gardiens de l’intégration, de la standardisation, de la sécurité et de l’expérience utilisateur. Le groupe TI devrait être impliqué dans toutes les phases d’acquisition ou de modification de systèmes, tels que la définition des besoins, la recherche sur le marché, la programmation, l’intégration, l’exploitation et le support. On s’attend que ce groupe soit expert du domaine informatique (principalement le contenant), mais pas celui des processus d’affaires et des procédés manufacturiers (principalement le contenu).
  • Le groupe OT : Ils ont principalement la charge de spécifier, configurer, programmer et supporter les différents systèmes de technologies opérationnelles utilisées dans les processus de fabrication. Ils font souvent partie de l’équipe d’ingénierie et ils doivent être en constante communication avec l’équipe de production.

Admettons-le, toutes les organisations n’ont pas nécessairement la taille ou les ressources pour constituer ces groupes en interne. Cependant, je recommande vivement à ces organisations d’envisager d’engager un expert TI externe qui pourra les représenter et les guider dans leur parcours vers une transformation numérique réussie.